Que sont les centres ressources Intimagir ?
- Julie BOUCHONVILLE
Mon lecteur a peut-être déjà croisé le nom et peut se demander de quoi il s’agit, à quoi servent ces centres, et qui peut y avoir accès. Et justement, nous abordons aujourd’hui ces questions.
Intimagir et autisme, quel rapport ?
Le centre Intimagir, c’est un espace, physique ou virtuel, où une personne en situation de handicap, par exemple une personne autiste, ou une personne aidante, peut se renseigner sur les sujets de la vie affective et sexuelle, de la parentalité, et des violences domestiques et sexuelles. Si mon lecteur se dit que c’est un peu le cousin du Planning Familial, cela me semble un raccourci correct, à la différence que les centres Intimagir émanent d’une initiative gouvernementale.
Il est à noter que ces espaces sont accessibles sans l’intervention de la MDPH, et peuvent donc être investis assez aisément.
On peut y trouver des ressources, entrer en contact avec des professionnels et/ou des pairs, et poser des questions sur des sujets souvent délicats et complexes dans une ambiance bienveillante. J’ai personnellement été agréablement surprise en constatant que la question de la parentalité en tant que personne handicapée ou neurodivergente était un sujet abordé librement[1].
Enfin, remarquons que tous les départements ne bénéficient pas encore de centres Intimagir, et que leur déploiement est toujours en cours à l’heure où j’écris ceci.
Comment accéder à un centre ressource Intimagir ?
L’on peut commencer par se rendre sur le site dédié et sélectionner sa région :
https://www.monparcourshandicap.gouv.fr/intimagir
Les ressources en ligne sont liées au centre de l’Île-de-France, et sont donc disponibles par ici :
Le site est rudimentaire, l’on peut en espérer une amélioration dans le futur, mais a le mérite d’exister et de rassembler des informations et de nombreux liens vers d’autres associations et initiatives, qui elles ont une ancienneté supérieure et donc plus d’expérience dans la prise en charge du public.
Ce qui pourrait être attendu
Si le site liste pour l’instant des ressources entre pairs, j’entretiens l’espoir que cette branche soit plus développée et que des groupes de parole et d’entraide puissent se former et se rencontrer régulièrement sous l’égide des centres Intimagir, permettant une vraie connexion et des échanges avec les personnes concernées. La vie affective et sexuelle, parfois difficile à aborder avec un public valide et neurotypique, est d’autant moins discutée lorsque ce public est handicapé et/ou neurodivergent, alors que nous sommes disproportionnellement les victimes de violences — et que, pour s’éloigner de ce point de vue très sombre, nous sommes aussi souvent impliqués dans des relations affectives et sexuelles.
Il y a encore peu à dire sur ces centres ressources, mais l’on peut s’attendre à ce que l’initiative devienne une ressource importante pour nos communautés, et à l’heure actuelle, elle peut déjà orienter et fournir une aide sur certains sujets.
[1]Mon lecteur se rappellera peut-être mon déplaisir intense que, lorsqu’on associe parentalité et autisme dans le discours public, c’est systématiquement pour parler de la difficulté qu’il y a à être le parent d’une personne autiste.
Je ne connaissais pas, merci pour cette information.