Comment contacter et utiliser un CRA ? - Partie 1
- Julie BOUCHONVILLE
Les Centres Ressources Autisme, instances régionales censées aider tant les personnes autistes et leurs familles que les professionnels, sont souvent mentionnés dès lors que l’on parle de démarche diagnostique, de prise en charge, de gestion de dossier, etc. Mais comment, concrètement, se rapproche-t-on d’un CRA et comment bénéficier des services qu’ils proposent ?
À quoi ressemble le CRA ?
Pour commencer, le CRA peut se présenter sous la forme d’un bâtiment ou d’une section de bâtiment « en dur », tangible, avec des locaux dédiés, ou bien être intégré à une autre structure (souvent un gros complexe de soins comme un hôpital), voire n’être qu’un réseau d’information qui relie des spécialistes entre eux, avec des locaux pour recevoir le public qui varient selon le praticien que ledit public vient voir.
C’est parce que le principe du CRA, son idée fondatrice, est de centraliser des ressources et d’avoir une équipe qui se met à la disposition des personnes autistes et de celles et ceux qui interagissent avec elles, et la configuration physique que cela va adopter dans l’espace est variable.
Un CRA n’assure donc pas tant les soins qu’il oriente les personnes au mieux selon leur profil, profil qu’il participe à étoffer.
Comment trouver un CRA ?
Ces centres se répartissent la population en fonction de la géographie ; ils sont au nombre de 27, dont un en Corse et quatre dans les DROM-COM. Il convient donc d’identifier celui dont on dépend[1] en fonction de l’endroit où l’on habite.
Une offre homogène
Le Groupement National des CRAs (GNCRA) centralise sur son site[2] les informations utiles si l’on ne sait pas encore quel centre est le bon, et permet de se faire une vue d’ensemble de ce qui est proposé par les CRAs au sens large. Bien que les CRAs soient un peu variables selon l’endroit où ils se situent, le GNCRA tente de rendre l’offre aussi homogène que possible et d’assurer que les procédures soient similaires où que l’on se trouve.
Comment contacter un CRA ?
C’est là que les premières variations peuvent apparaître.
En effet, selon la situation, plusieurs méthodes de contact peuvent exister. Les CRAs ont en général tous a minima une adresse email et un numéro de téléphone, mais certains en ont plusieurs, par exemple une adresse pour les professionnels désirant se former, une autre pour les familles cherchant l’aide d’un assistant social, une troisième pour les diagnostics, etc.
Néanmoins, pas de panique, les choses sont expliquées sur le site de chaque centre, et quand il n’existe qu’une seule méthode de contact, c’est par définition la bonne.
Parfois, le CRAs demande à ce que certaines démarches aient été faites avant d’intervenir, par exemple que la personne cherchant un diagnostic ait déjà vu son médecin traitant ou que le professionnel désirant se former ait rédigé un CV pour postuler à une formation. Si ces directives doivent idéalement être suivies pour permettre au personnel du CRA d’être le plus efficace possible, cela ne veut pas dire qu’il est interdit de lui poser toute question si l’on n’a pas suivi les démarches préalables — a fortiori si la question porte sur ces démarches préalables.
Enfin, une fois que la voie est libre, il ne reste plus qu’à appeler le CRA — ou lui écrire — et exposer sa situation de manière succincte.
À quoi sert un CRA ?
Moi-même, j’en parle surtout comme d’un réseau de professionnels venant aider la personne autiste dans son parcours de soin, mais c’est un point de vue réducteur. Certes, c’est l’une des missions du centre, mais pas la seule. Voici un échantillon des services proposés :
– Soutenir les professionnels de santé ou de l’éducation désirant se documenter, se former ou trouver du travail
– Proposer aux familles une assistance sociale
– Informer, voire former les aidants de personnes autistes
– Lister les associations œuvrant pour ou avec des personnes autistes
– Diffuser des informations générales et spécifiques sur l’autisme et participer à la recherche
La semaine prochaine, nous examinerons ensemble ce qui se passe après le premier contact dans le cadre d’une démarche de soin, et ce qu’il est possible de mettre en œuvre en cas de désaccord avec son CRA local.