Le centre ressource autisme (CRA) : questions diverses
- Julie BOUCHONVILLE
Parce que mes recherches de ces dernières semaines m’ont amenée à passer de longues heures en compagnie des CRA et de celles et ceux qui les fréquentent ou aimeraient les fréquenter, j’en reviens armée de plus de questions susceptibles d’être posées[1].
Pour quels motifs contacter le CRA ?
« J’ai une question relative à un élément de la prise en charge de l’autisme, puis-je contacter le CRA ? »
→ Oui ! Le CRA sert de centre ressource, il est donc pertinent de lui poser des questions générales.
« J’ai besoin d’aide dans le cadre d’un diagnostic ou d’une prise en charge de l’autisme. Dois-je commencer par contacter le CRA, ou mon CMP ? Mon médecin traitant ? »
→ Il est parfaitement pertinent de contacter tous ces gens en même temps. Le médecin traitant peut être informé de la démarche, et le CRA et le CMP peuvent être contactés en même temps. La personne de contact au CRA pourra vouloir attendre les résultats des bilans en CMP pour passer à l’action, et/ou pourra fournir les contacts d’autres spécialistes pour d’autres bilans si cela est pertinent. Dans tous les cas, il est utile d’être proactif.
« J’aimerais me former pour être un meilleur aidant pour mon proche autiste. Vers qui me tourner ? »
→ Le CRA peut aider là aussi, que ce soit en organisant directement des formations, ou en listant les informations utiles pour en suivre.
« Le CRA peut-il m’orienter vers un spécialiste en libéral, ou y a-t-il une petite rivalité public/libéral ? »
→ Pas de rivalité, en revanche si le CRA est intégré à une structure comme un CHU, il est possible que tous ses intervenants travaillent dans la santé publique et qu’il n’y ait pas de communication avec le libéral.
Qui peut contacter ou avoir accès au CRA ?
« Je suis mineur, puis-je contacter le CRA sans en avoir parlé avec mes adultes de référence ? »
→ Le contacter, oui, entreprendre une démarche diagnostique, non. Un mineur reste sous l’autorité de ses représentants légaux pour certains actes médicaux, et essayer de diagnostiquer un trouble du développement comme l’autisme en fait partie.
La personne mineure peut néanmoins poser des questions, demander des suggestions de spécialistes en libéral, etc.
« Je suis séparé de l’autre parent de mon enfant, puis-je contacter le CRA sans consulter le second parent ? »
→ Le contacter, oui, entreprendre une démarche diagnostique, non[2]. L’accord des deux parents est nécessaire pour certains actes médicaux comme le diagnostic des troubles du développement.
« Le CRA peut-il m’aider dans ma démarche diagnostique si je suis un adulte ? »
→ Oui, si les professionnels des CRA sont plus habitués à travailler avec des enfants, ils n’en sont pas moins habilités à aider des adultes.
Autres questions
« D’autres professionnels de santé m’ont déjà ri au nez quand j’ai suggéré que je pensais être autiste. Est-ce que le CRA sera mieux ? »
→ Le CRA est constitué d’humains, et certains humains sont plutôt nazes, au moins par moment. Il n’y a donc pas de garantie « 100 % sans branquignole » au CRA, mais ceci étant dit, s’il y a un endroit où les professionnels sont à peu près formés à l’autisme, y compris sous ses formes plus atypiques, l’on peut s’attendre à ce que ce soit au sein du CRA.
« Tous les CRA se valent-ils ? »
→ Il y a une volonté d’homogénéité dans les soins et services proposés par les différents CRA, néanmoins des différences peuvent exister, entre autres parce que d’une région à l’autre, les effectifs varient et les équipes n’ont pas les mêmes tailles ni ne doivent faire face aux mêmes demandes.
Cette suite de questions, que j’espère informative, n’est bien sûr pas exhaustive, et je serais très heureuse de pouvoir chercher les réponses à celles que mon lecteur se pose encore même après sa lecture.
[1]Et par là j’entends que je me les suis moi-même posées ou que j’ai vu des gens les formuler.
[2]À moins d’un cas spécial comme le retrait de l’autorité parentale.