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Le sport et l’adulte autiste

- Julie BOUCHONVILLE

Le sport et l’adulte autiste

Une étude[1] de 2019 dirigée par le Pr Koyama s’est intéressée au comportement des souris autistes et de leur rapport au sport. Dans cet article, nous examinerons les découvertes de cette étude et essayerons de déterminer ce qui est applicable aux humains autistes. (Parce que, comme nous le savons, les humains ne sont pas des souris.)

Cette étude se base elle-même sur des travaux précédents qui avaient déjà mis en lumière la relation entre performances cognitives et activité physique et le potentiel thérapeutique de l’activité physique dans le cadre des troubles autistiques.

 

Le comportement des souris autistes et leur rapport au sport

La souris autiste est assez similaire à l’humain autiste : elle a des comportements répétitifs, qui dans son cas sont souvent liés à sa toilette. Elle sociabilise moins volontiers avec les autres souris et elle fait plus preuve d’anxiété que ses congénères. Ce type de souris est obtenu en manipulant des gènes liés à l’autisme pour obtenir des lignées d’individus qui, à défaut de pouvoir nous parler de leurs intérêts spécifiques et pratiquer l’écholalie avec abandon, ont au moins des comportements qui évoquent l’autisme. Je parlerai dans un futur article de la pertinence qui peut exister, ou non, à créer des modèles se basant sur ce type de souris.

Le protocole mis en place dans l’étude de 2019 consistait à laisser auxdites souris autistes la possibilité de pratiquer régulièrement du sport, au moyen d’une roue dans laquelle elles pouvaient courir. C’est l’un des premiers éléments sur lesquels j’aimerais attirer l’attention de mon lecteur : la souris avait le choix de pratiquer mais n’y était pas obligée. D’ailleurs, d’une souris à l’autre, la durée et la fréquence de l’activité physique étaient variables.

Les animaux ont commencé à s’entraîner lorsqu’ils étaient âgés de quatre semaines, et ce pendant un mois jusqu’à huit semaines, l’âge adulte chez les souris. Après cette période d’un mois, les souris manifestaient moins de comportements autistiques typiques : moins d’anxiété, plus de sociabilité, moins de comportements répétitifs. L’examen de leurs cerveaux a pu révéler que ces modifications du comportement s’accompagnaient de modifications neurologiques. En effet, c’est la conclusion des auteurs de l’étude que l’exercice physique permet d’activer les mécanismes de nettoyage du cerveau, c’est à dire ceux qui ont pour but de se débarrasser des synapses défectueux, trop anciens ou trop peu utilisés.

Ces mécanismes existent chez tous les humains  : le cerveau crée en permanence de nouvelles connexions, de nouveau synapses, mais dès l’enfance il doit aussi s’assurer que ceux qui sont inutiles ne sont pas maintenus « pour rien ». Nous savons[2] que l’une des caractéristiques neurologiques de l’autisme est un cerveau qui peine à se débarrasser de ses synapses inutiles. La pratique d’une activité physique régulière, au moins chez la souris, permet donc d’aider à corriger cette tendance et cela se traduit apparemment par une réduction des comportements les moins agréables à vivre de l’autisme, comme par exemple l’anxiété.

 

Est-ce applicable aux adultes humains, et si oui comment ?

Dans un premier temps, comme il a été souligné en début d’article, ce n’est pas la première étude à trouver une corrélation entre activité physique et santé mentale au sens large. Avant même de parler de performance cognitives ou de plastie cérébrale, il est admis qu’une activité physique régulière est bonne pour la santé en générale, et pour la réduction de l’anxiété et de certains symptômes de la dépression en particulier – et ce quel que soit le neurotype de la personne qui pratique. Rien que pour cela, il serait pertinent de le recommander aux adultes autistes.

De nombreux adultes autistes trouvent dans la pratique régulière d’un sport une grand source de satisfaction : le sport en question peut représenter un intérêt spécifique, de nombreux sports incluent des mouvements répétitifs qui sont apaisant pour un cerveau qui aime les motifs, une amélioration de l’état de santé général permet souvent d’améliorer le bien-être, le sport peut améliorer la qualité du sommeil, et il aide à développer coordination et proprioception, pour ne citer que ces points. Même sans prendre en compte la possibilité que l’activité physique rende effectivement le cerveau autiste plus efficace, on voit qu’il est pertinent d’en pratiquer une.  

 

Ce qu'il faut retenir

J’irais jusqu’à arguer que de remettre en question la pertinence de l’étude est, en soi, peu pertinent. Lorsqu’on parle d’une intervention qui pourrait avoir un effet positif sur la qualité de vie d’une personne, il est important de prendre en compte les potentiels effets secondaires néfastes de cette intervention. La pratique d’une activité physique régulière n’en a pas ou peu, et de ce fait il n’est pas farfelu de se lancer «juste pour voir», en commençant par exemple par une activité à faible impact et ne nécessitant que peu d’entraînement. La nature de l’exercice physique en lui-même n’a que peu d’importance dans la mesure où nous n’avons pas de donnée concernant les bénéfices d’une activité par rapport à une autre. Le seul élément déterminant semble, d’une part, la régularité de l’exercice, et de l’autre, le fait qu’il soit effectué sans contrainte. Un exercice physique obligatoire n’induirait probablement que plus d’anxiété chez la personne le subissant, ce qui est à l’opposé du but recherché.

Je ne peux qu’encourager mon lecteur à se lancer et à évaluer, pour lui-même, les bénéfices potentiels d’une activité physique régulière.

 

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[1]     Exercise Reverses Behavioral and Synaptic Abnormalities after Maternal Inflammation, parue en 2019 dans la revue Cell Reports

[2]     Loss of mTOR-Dependent Macroautophagy Causes Autistic-like Synaptic Pruning Deficits, paru en 2014 dans la revue Neuron

 


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