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Les médecines alternatives peuvent-elles aider les autistes ?

- Julie BOUCHONVILLE

Les médecines alternatives peuvent-elles aider les autistes ?

Le marché des médecines dites douces, parallèles ou alternatives est fleurissant, et le domaine de l’autisme n’est pas épargné. De nombreuses théories circulent dans les cercles des médecines alternatives, tant pour expliquer l’autisme en examinant ses causes que pour tenter de le soigner. Peut-on guérir de l’autisme ? Peut-on en contrôler les symptômes ? Ces médecines parallèles sont-elles sans risque ? Essayons d’y voir plus clair.

 

Les autistes peuvent-ils guérir ?

Les autistes ne sont pas malades. L’autisme n’est pas une maladie. On n’attrape pas l’autisme comme un rhume et on ne le développe pas non plus comme un diabète de type I. Être autiste c’est avoir un cerveau qui fonctionne différemment mais qui ne fonctionne pas moins bien. Les problèmes que rencontrent les personnes autistes vont plus souvent être liés soit à un environnement inadapté, soit aux comorbidités fréquentes ou à certains symptômes en particulier : anxiété, troubles de l’attention, du sommeil ou de la digestion, … 

 

Les autistes peuvent-ils devenir normaux ?

Après tout, même si l’autisme n’est pas une maladie, c’est une sacrée différence d’avec « la norme ». Peut-être est-il possible de corriger cette différence ? C’est le souhait de nombreuses familles : un enfant ou un proche qui serait plus « normal » et aurait moins de difficultés à s’intégrer et à vivre une vie épanouissante.

Cesser d’être autiste, ce serait changer de neurotype. Cela reviendrait à prendre un Iphone, effacer l’IOS et installer Android. Est-ce possible ? Pour un smartphone, peut-être. Pour un humain… non. C’est pourtant ce que certaines « thérapies » proposent : régime sans gluten ou sans lactose, antibiotiques, caisson hyperbare, cannabis thérapeutique, traitement au désinfectant médical, urinothérapie, protection contre les « ondes », compléments alimentaires, jeûnes, … Les pistes ne manquent pas pour quiconque voudrait s’amuser à demander à Google comment guérir un enfant autiste ou, à défaut, le rendre normal.

Pourquoi des organisations et des particuliers cherchent-ils à aller à l’encontre du consensus médical en affirmant qu’ils peuvent réaliser l’impossible ? La question est vaste et mériterait une étude approfondie, mais je pense qu’on peut affirmer sans trop se tromper que certains croient à ce qu’ils disent mais ont tort, et que d’autres cherchent à exploiter des familles de personnes autistes en leur soutirant de l’argent.

 

Ces thérapies sont-elles sans danger ?

Certaines le sont, comme l’homéopathie. Beaucoup ont au moins le potentiel d’être dangereuses, comme des régimes alimentaires qui excluent certains aliments sans forcément compenser la perte de nutriments. Certaines sont peu ou prou de la mise en danger de la vie d’autrui : par exemple, donner du dioxide de chlore (un désinfectant industriel similaire à de l’eau de javel) à boire à des enfants, ou les forcer à jeûner.

Aucune thérapie ne devrait être entreprise sans au moins l’avis d’un médecin, et aucune substance qui n’aurait pas été étudiée rigoureusement ne devrait être administrée à qui que ce soit, peu importe les anecdotes qui entourent sont usage.

 

Certaines interventions ont-elles un impact sur l’autisme ?

Certaines modifications du milieu peuvent pourtant avoir un impact sur le comportement de la personne autiste, et dans les cas où cela vise à améliorer sa qualité de vie, c’est à encourager.

Pour une personne qui n’est pas autiste, il est tentant de penser que tout ce qui rapprochera un autiste d’un neurotypique va forcément l’aider à se sentir mieux – un peu comme les entendants ont tendance à penser que tous les sourds ont envie d’entendre. Attention, donc, à ne pas confondre ce qui améliore la vie de l’entourage et ce qui fait du bien à la personne autiste.

 

Voici quelques domaines pour lesquels il peut être utile de chercher à intervenir. Par ce terme, j’entends « mettre en place des changements qui sont soutenus par des preuves ». Je tiens à préciser que je ne suis pas du tout contre les médecines parallèles : je suis juste contre le charlatanisme. Je suis pour les choses dont on a prouvé qu’elles marchent.

Ce qui distingue la science du charlatanisme n’est pas l’utilisation de médicaments vendus en pharmacie, c’est la méthode de recherche de preuves et de résultats qu’on appelle la méthode scientifique.

On peut donc considérer que des pratiques comme la méditation guidée, par exemple, qui fait très « médecine parallèle », est en fait approuvée par la médecine : plusieurs études ont démontré son utilité pour lutter contre l’anxiété. (Mais c’est du charlatanisme de dire que la méditation guérit l’autisme, parce que ça, aucune étude ne le démontre.)

 

Les domaines d’intervention :

– Les troubles du sommeil. Un cerveau qui ne dort pas assez est un cerveau qui ne pourra pas bien faire son boulot, et il est très courant pour les autistes d’avoir des difficultés à s’endormir ou à rester endormis.

– Les troubles digestifs. Nombreux sont les autistes à souffrir de problèmes à ce niveau, et bien sûr une personne qui a en permanence mal au ventre a du mal à fonctionner.

– L’anxiété, qui peut se manifester sous une forme généralisée ou plus précise (phobie sociale, phobies diverses, TOC, … ).

– Hypersensibilité à certains stimulus. Ici il s’agira vraiment de modifier l’environnement de la personne : prendre l’habitude de ne pas acheter de vêtements dont la texture est insupportable, éviter les supermarchés aux horaires de pointe, généraliser l’utilisation d’un casque anti-bruit, etc.

 

Bien sûr, si on modifie l’environnement d’une personne autiste et que suite à ces modifications elle dort mieux, a une digestion moins compliquée, moins d’anxiété et est moins souvent sur-stimulée, ce ne sera pas étonnant si son comportement se modifie ! Je suppose qu’on peut s’attendre à ce qu’elle semble « moins autiste » : elle sera sûrement un peu plus souple mentalement, moins prompte à se braquer, avec des crises moins fréquentes et une plus grande tolérance pour le monde autour d’elle. Mais ce n’est pas de la magie, et elle n’en sera pas moins autiste pour autant. Elle sera juste plus épanouie, ce qui est, je crois, toujours l’objectif à atteindre en tant qu’aidant ou soignant.

 

En conclusion

Est-ce que les médecines parallèles peuvent aider la personne autiste ? Ce n’est pas impossible, mais nous devons tous garder à l’esprit qu’il n’y aura pas de remède miracle, et il est important de parler à un médecin avant de mettre en place tout changement important. Enfin, gardons toujours à l’esprit que la personne autiste est parfaite telle qu’elle est. Si un changement est mis en place, cela ne pourra être que pour l’aider à se sentir mieux, pas pour l’aider à paraître normale.

« Normal » est un programme de lessive de toute façon. Personne n’a envie de ressembler à un programme de lessive.

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1 commentaire
  • Je suis maman d’un petit garçon diagnostiqué autiste. J’adore votre article et votre humour. Merci beaucoup !

    Selma le

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