
Gérer l’impatience : quand le sablier devient un allié incontournable
- alyssa rubeck

L'impatience est un sentiment qu'on connaît tous : on piétine, on soupire, on jette un œil à la montre… plus rien n'avance. Et c'est encore plus marqué chez les personnes autistes, qui peuvent se sentir complètement démunies lorsqu'on leur demande d'attendre. Dans ces moments-là, un objet tout simple peut faire des miracles : le sablier . Voici comment et pourquoi il s'invite désormais dans nos routines pour calmer l'impatience et redonner de la sérénité à chacun.
1. Pourquoi l'attente est-elle si pénible pour certains ?
Quand on vous dit : « Encore 5 minutes ! », votre esprit imagine peut-être déjà la fin toute proche. Mais pour quelqu'un qui peine à conceptualiser le temps, cette phrase peut être perçue comme « Une éternité imprévisible ». D'où le stress, l'énervement, voire la frustration qui monte. Avec un sablier, vous remplacez cette idée abstraite par une vision concrète : on voit le sable qui s'écoule, petit à petit, ce qui donne un repère tangible sur le moment où tout sera terminé.
2. Le sablier : un repère visuel et rassurant
Contrairement aux minuteries numériques ou aux montres classiques, le sablier vous offre un spectacle visuel très doux : les grains de sable qui tombent, la quantité restante qu'on voit diminuer. Une seconde, deux secondes… cinq minutes, dix minutes… L'attente devient un processus observable , et le côté anxiogène du « quand est-ce que ça va s'arrêter ? » s'estompe naturellement.
2.1. Indispensable pour l'autisme
Les personnes autistes ont souvent un rapport complexe avec le temps qui passe. Elles peuvent avoir besoin d'un signal concret pour comprendre qu'une situation va prendre fin prochainement. Les sabliers sont alors de parfaits alliés : en un seul coup d'œil, on sait où on en est. Même si l'on ne « comprend » pas rationnellement la durée, on la voit s'écouler.
3. Comment intégrer les sabliers pour limiter l'impatience
3.1. Choisir la bonne durée
Dans un Lot de Sabliers , vous en trouverez souvent avec différentes durées (1, 3, 5, 10, 15, 30 minutes). À chaque besoin, son sablier ! Si vous voulez occuper un enfant pendant un coup de fil rapide, il suffit de prendre celui de 3 minutes. À l'inverse, si vous avez besoin de 15 minutes pour ranger la cuisine, optez pour le sablier correspondant. L'enfant comprend qu'à la fin du sablier, vous serez totalement disponible pour lui.
3.2. Mettre en place un rituel
Avant de commencer l'activité (ou l'attente), on retourne le sablier et on déclare : « C'est parti ! ». L'enfant voit alors le sable commencer à s'écouler et sait que, tant que tout n'est pas passé en bas, il faut continuer à patienter. Lorsqu'il ne reste presque plus de sable, on peut prévenir : « Regarde, ça se termine bientôt ! ». Ainsi, la transition est anticipée et bien moins brutale.
3.3. Rendre l'enfant acteur
Plutôt que de tout faire soi-même, laissez-le retourner le sablier ou le placer à l'endroit où il peut bien l'observer. Cela participe à la responsabilisation : il sait qu'il « maîtrise » le temps qui passe, ce qui diminue la sensation d'attendre « passivement ».
4. Quelques astuces pour en tirer le meilleur parti
- Être cohérent : Si vous annoncez 5 minutes d'attente et que le sablier choisi correspond réellement à 5 minutes, ne le retournez pas en douce pour gagner du temps. Cela créerait de la confusion, voire de la méfiance.
- Présenter le sablier comme un jeu : On peut dire « Tu veux lancer le compte à rebours en retournant ce sablier ? » Au lieu d'imposer l'attente, pour valoriser l'aspect ludique.
- Personnaliser : Certains enfants (et même des adultes !) aiment décorer leur espace de temps. Vous pouvez coller une petite étiquette sur le sablier (ex. : « Brossage de dents », « Rangement »), ou dessiner un pictogramme sur le socle pour l'identifier rapidement en fonction.
5. Les bénéfices : au-delà de la simple attente
Au fil du temps, l'usage de sabliers va plus loin qu'une simple « occupation » pendant l'impatience :
- Apprendre la notion de durée : On réalise que 3 minutes, c'est plus court que 5, qui est plus court que 10… Cette gradation devient instinctive.
- Renforcer l'estime de soi : Quand l'enfant voit qu'il arrive à patienter jusqu'à la fin du sablier, il ressent un sentiment de réussite. Il n'a pas explosé d'énervement, il a géré !
- Faciliter la gestion de multiples tâches : Dans une journée, vous pouvez également l'utiliser pour programmer des petites sessions de devoir, un temps de jeu, etc. L'enfant sait qu'à la fin de chaque sablier, on passe à une nouvelle activité.
6. Quand un sablier ne suffit pas…
Parfois, il faut tout de même accompagner les sabliers de supports complémentaires :
- Un planning visuel : avec des pictogrammes ou images pour chaque étape de la journée.
- Une alarme sonore : pour ceux qui ne regardent pas constamment le sable.
- Des encouragements : féliciter chaque effort de patience.
Le sablier n'est pas une baguette magique, mais il agit comme un catalyseur qui rend l'attente plus supportable et plus claire.
Conclusion
L'impatience peut être un poison au quotidien, surtout pour les enfants (et a fortiori les enfants autistes) qui ne saisissent pas forcément pourquoi ils doivent « attendre ». Mais grâce à de simples sabliers, vous avez sous la main un allié incontournable pour calmer les angoisses, rendre la durée concrète et transformer ce temps « perdu » en un jeu visuel.
En adoptant ces petits sabliers de différentes durées, vous allez vite voir que la tension chute d'un cran : on arrête de se perdre dans l'abstrait, on observe le sable. Quelques grains qui coulent, un soupçon de patience en plus, et beaucoup de stress en moins. À vous maintenant de choisir le sablier adapté à chaque situation : 3 minutes pour la douche, 5 minutes pour faire ses lacets, 10 minutes pour… laisser le sablier faire son œuvre, et admirer le résultat !
Pour toute question sur nos articles de blog, contactez la rédactrice à : juliebouchonville@gmail.com
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