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Les enfants indigo - Partie 3

- Julie BOUCHONVILLE

Les enfants indigo - Partie 3

Aujourd’hui, pour continuer sur notre lancée des enfants indigo, j’invite mon lecteur à une exploration : que sont devenus les enfants indigo des années 80 ? Sont-ils des adultes indigo ? Ont-ils apprécié cette appellation à l’époque ? Et le concept même d’enfant indigo est-il toujours d’actualité ?

 

Où sont passés les enfants indigo ?

Une première réalisation m’a frappée dès le début de mes recherches : les sources étaient rares et pauvres. Les désormais adultes indigo, s’ils s’appelaient bien comme cela, ne criaient pas sur les toits — ou sur Internet — leur statut ou leurs prouesses. J’en ai trouvé quelques-uns qui étaient toujours investis dans la sphère new age — Alexander Papageorghiou[1], par exemple — mais pour la majorité j’ai rapidement dû me rendre à l’évidence : les enfants indigo qui avaient grandi n’étaient plus intéressés par le concept, et s’ils l’étaient, les conversations avaient surtout lieu en ligne et dans l’espèce de semi-anonymat des pseudos Facebook.

 

Les adultes indigo actifs

Sur Facebook, plateforme privilégiée par la Génération X et bien utilisée par les Milléniaux[2], les diverses options liées à la vie privée font que l’on peut plus ou moins y interagir avec des groupes de personnes sans que cela se sache trop. Ce type de comportement, pas réellement caché pour quiconque voudrait fouiller, mais assez discret pour ne pas sauter aux yeux, semble parfait pour les activités liées au paranormal et à la spiritualité, et c’est comme cela que j’ai finalement pu trouver des adultes indigo.

La majorité des discours que j’ai pu lire suivaient les mêmes grandes lignes : les personnes indigo y sont souvent des femmes[3], mariées et avec enfants, parfois même petits-enfants[4], qui affirment passer leur vie à aider le monde autour d’elles. Leurs enfants sont eux-mêmes indigo ou d’autres couleurs riches de sens[5], et s’il n’y a pas d’état d’esprit commun à toute la communauté[6], j’ai quand même observé les grands archétypes suivants (qui peuvent se superposer) :

– L’individu connaît la matière new age et en parle depuis une position d’autorité, et s’identifie comme indigo (même s’il adapte souvent le concept « à sa sauce »)

– L’individu a passé toute sa vie à se sentir différent et essayer d’aider les autres, et en a plus qu’assez de cette dynamique où il a l’impression de donner sans jamais recevoir

– L’individu a passé toute sa vie à se sentir différent, n’a découvert le narratif indigo que récemment, et va de surprise en surprise, avec un soulagement évident

 

De la recherche de sens ?

Les adultes indigo actuels m’ont surtout semblé être mus par une volonté de donner du sens. Parce qu’ils sont, en toute probabilité, neurodivergents sans avoir les mots à y mettre, ils se tournent vers un autre paradigme qui paraît sensé. Comme absolument tout le monde, ils veulent savoir qu’ils ne sont pas les seuls, qu’un terme existe pour qualifier comment ils se sentent, qu’une explication logique sous-tend les ressentis qui les séparent du « grand public ».

Cela ne peut que nous rappeler l’importance de l’information et d’un filet diagnostic aux mailles serrées : avec les connaissances utiles apportées assez tôt, ces individus pourraient avoir eu non seulement des professionnels auxquels poser leurs questions, plutôt que des posts Facebook, mais aussi l’aide thérapeutique dont ils auraient pu avoir besoin, ainsi qu’un narratif les concernant qui ne les pousserait pas à la culpabilité dans le cas où ils ne parviendraient pas à changer le monde.

 

De la déception inhérente au narratif indigo

Il m’a fallu un moment pour comprendre pourquoi je voyais essentiellement de « nouveaux enfants indigo », c’est-à-dire des enfants déterminés comme indigo dans un passé proche, ou des adultes qui découvraient depuis peu le concept et l’appliquaient de manière rétroactive à leur vie entière, ou des gens qui avaient atteint une sorte de compromis de type « je suis indigo, mais je diffère de la définition classique en tel et tel point ».

C’est que le narratif indigo traditionnel, en plus d’être profondément illogique en termes d’effectifs[7], est aussi intenable d’un point de vue idéologique. Les personnes indigo étaient censées changer le monde dès les années 90-2000[8], modifier en profondeur la manière dont la société fonctionnait, même sauver l’espèce humaine d’elle-même, en un sens. Elles étaient censées tout arranger. C’était là une manifestation de l’espoir typiquement new age que le nouveau monde ferait mieux que l’ancien, mais aussi, un passage de patate chaude assez impressionnant : les adultes des années 60 et 70 n’avaient pas à faire grand-chose, après tout, puisque leurs enfants naissaient quasi tous avec tant la volonté que la capacité à réparer le monde.

Le problème qui apparaît tant à mon lecteur qu’à toutes ces personnes indigo, néanmoins, est que le monde n’a pas changé de manière radicale depuis les années 80, et si les sociétés occidentales évoluent vers un mieux, que ce soit sur des questions d’écologie, d’inclusivité ou de criminalité, pour ne citer que trois domaines, on ne peut pas non plus affirmer qu’il s’agisse là de la transformation spectaculaire que suggéraient les apôtres du mouvement.

Dit clairement, le narratif indigo ne marche pas.

 

Bien sûr, en y réfléchissant, on voit tout de suite qu’il est impossible de changer le monde rien qu’en étant « magique », et aussi impossible de le changer par des actions individuelles[9], mais le mouvement indigo affirme le contraire : rien qu’en étant différentes, les personnes indigo ont le potentiel d’amener le changement. Elles ne sont pas censées avoir besoin de constituer une association, un parti politique ou même un serveur Discord, pas censées devoir s’instruire ou se déconstruire, leur présence devrait suffire.

Je ne peux qu’imaginer la déception et la culpabilité quand on constate qu’on était supposé être capable de tout cela, mais qu’on n’a pas été assez magique pour y arriver.

 

Conclusion

En conclusion, chaque fois que l’on regarde l’état actuel du mouvement indigo, c’est-à-dire l’ensemble des personnes qui interagissent avec le concept et produisent du contenu lié, on observe une situation transitoire. De manière comparable à certains courants de l’idéologie punk dont les adeptes ont quinze ans et sont donc renouvelés en continu, la mouvance indigo attire régulièrement de nouvelles personnes qui s’y identifient, mais finissent aussi par s’en lasser quand elles constatent qu’elle n’apporte pas toute la satisfaction et le soulagement attendus. Celles et ceux qui y restent constituent une exception plutôt qu’une norme, et leur comportement est notablement différent : ancrage plus profond dans la mouvance new age et/ou paranormale, ou au contraire interaction minimale et acceptation de l’idée que « changer le monde » n’est pas si spectaculaire qu’on aurait pu le penser.

 

Les enfants indigo des années 80 sont désormais des adultes qui n’ont, de toute évidence, pas très envie de parler de la période de leur enfance où leurs parents affirmaient qu’ils représentaient un nouveau stade de l’évolution humaine.

J’entretiens l’espoir qu’ils sont venus grossir les rangs de la fameuse « épidémie d’autisme » et ont pu, même tard, obtenir le soutien dont ils ont besoin.

 

La semaine prochaine, nous refermerons le dossier indigo en nous demandant quel est l’avenir de ce concept, et en ouvrant le débat sur la relation entre neurodivergence et spiritualité.

 

[1]https://www.indigolightlove.com/

[2]Soit les gens nés dans les années 80 et 90, source : https://blog.hubspot.com/marketing/consumers-favorite-social-channels

[3]Parce qu’il est plus socialement admis que les femmes fassent preuve de spiritualité ? Parce que les femmes sont moins souvent diagnostiquées TDAH/TSA que les hommes ? Parce qu’assumant la majorité du care, les femmes remarquent plus de nuances dans les comportements de leurs proches ? Je ne peux rien affirmer.

[4]Les Baby Boomers ont massivement adopté Facebook.

[5]Nous en reparlerons.

[6]Je ne pense même pas que l’on puisse parler de communauté, ce sont clairement des individus qui partagent des expériences, mais qui ne désirent pas de collectivité avec leurs pairs.

[7]Tout le monde ou presque depuis les années 80 est indigo, mais en même temps, c’est une connaissance peu répandue et les indigos se sentent isolés et différents.

[8]Pour une date de naissance vers fin 1970-courant 1980.

[9]Je ne dis pas par là que les individus ne peuvent rien, mais plutôt que tous les grands changements sociétaux sont venus de mouvements composés d’individus organisés. Les individus peuvent changer le monde, mais pas en restant tout seuls dans leur coin.


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