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Ça non plus, ça ne cause pas l’autisme

- Julie BOUCHONVILLE

Ça non plus, ça ne cause pas l’autisme

Un article léger aujourd’hui, pour mentionner les idées reçues les plus tendance de ces derniers temps concernant les origines de l’autisme. Mon lecteur est familier des vraies causes de l’autisme : un ensemble de facteurs génétiques et environnementaux qui, mis bout à bout, parviennent à une réalité complexe, autrement dit des gens avec des profils différents mais que, néanmoins, nous appellerons autistes.

De temps en temps, et peut-être d’autant plus ces dernières années à mesure que baisse la confiance du grand public en la science[1], une nouvelle théorie plus ou moins tirée par les cheveux apparaît.

 

Pourquoi chercher des causes de l’autisme ?

En soi, les intentions sont souvent bonnes : on comprend toujours mal ce qui fait qu’une personne est autiste ou non, les critères diagnostiques sont complexes et basés sur une observation extérieure du trouble, toutes les personnes autistes ne se ressemblent pas, etc. L’idée qu’une cause plus simple, plus binaire et plus lisible se cache derrière un écran de fumée et de blabla scientifique est extrêmement séduisante, et a en plus l’avantage de proposer un narratif où les gens retrouvent du contrôle. Si le petit Ananas, 3 ans, a un TSA, on ne sait pas à cause de quoi c’est dû, et à part lui booker des séances chez l’orthophoniste et croiser les doigts pour que la maternelle lui convienne, il n’y a pas grand-chose à faire. Et même dans ce contexte, il sera toujours autiste.
Si Ananas est autiste à cause du gluten, en revanche, alors non seulement on peut identifier un coupable et le blâmer, mais en plus, si l’on arrête de lui donner la protéine en question, il y a une bonne probabilité qu’il aille mieux ! Et en bonus, on peut dire au monde entier les dangers du gluten et éviter que d’autres enfants, comme le jeune Ananas, se retrouvent dans la même situation[2].

 

Ne vaut-il pas mieux prévenir que guérir ?

Pseudoscience

Je pense que l’on connaît tous et toutes une personne de ce genre, qui transmet des informations qu’elle a glanées sans forcément les vérifier, souvent liées à la santé ou à la sûreté.

« L’eau chauffée au micro-ondes peut exploser quand on ouvre l’appareil », « les bonbons d’Halloween distribués aux enfants contiennent de la drogue[3] », « les OGM donnent le cancer », « l’aspartame est le cinquième cavalier de l’apocalypse »… Voici quelques exemples de ce que j’ai moi-même entendu en grandissant avec, dans mon cercle proche, une personne de ce type.

Confrontées au manque de fondement de leurs affirmations, la défense que ces personnes utilisent le plus souvent est qu’il vaut mieux être prudent. Prévenir plutôt que guérir. S’il y a un risque que le gluten, ou les écrans/la Ritaline/les vaccins/les fraises Tagada, causent l’autisme, même faible, ne vaut-il pas mieux le savoir et agir en fonction ? 

Au risque de passer pour le rabat-joie de service, j’aimerais affirmer que non, et ce pour plusieurs raisons.

 

Les dangers des théories alternatives

D’abord, parce que ces risques n’existent pas. Ils ne sont pas faibles, ils sont aussi inexistants que possible, si tant est qu’un risque inexistant soit un concept valable. Si demain j’inventais six facteurs de risques environnementaux relatifs au TSA, il serait déraisonnable que la population y réagisse en les incluant dans son comportement sous prétexte qu’on ne sait jamais.
Ensuite, parce que la plupart de ces soi-disant causes possibles placent souvent une culpabilité injuste sur les mères des personnes autistes — qui ont « mal agi » pendant leur grossesse ou la petite enfance de la personne autiste — et que culpabiliser les mères est une attitude que nous devrions laisser dans le passé où elle a sa place.

Troisièmement, parce que dans certains cas au moins, les substances accusées de pouvoir causer l’autisme sont bénéfiques et importantes. Les vaccins, par exemple, améliorent beaucoup la survie des jeunes enfants, ils sont l’une des raisons pour lesquelles notre espérance de vie totale et notre mortalité infantile sont aux niveaux où ils se trouvent désormais. Prendre le risque — réel — qu’un enfant ait la polio pour éviter le risque — fictif — qu’il « attrape » un TSA est un très mauvais pari. 

Enfin, parce qu’elle renforce le narratif complotiste où les médecins et chercheurs ne savent rien, ne comprennent rien, voire sont activement malveillants et satisfaits de laisser des familles entières se débrouiller toutes seules sans réponse ni prise en charge efficaces. Je pense que rien de bon ne peut sortir de cette situation, et s’il me semble important de faire des individus des acteurs de leurs propre santé et prise en charge, cela ne veut pas dire rejeter toute forme d’expertise et suspecter quiconque avec un doctorat ou une blouse blanche d’ourdir un complot contre la santé publique. 

 

Tout cela pour dire qu’il n’est pas anodin de transmettre une information pseudoscientifique, ou de la suivre, et que dans le domaine de la santé, quand des chercheurs dont c’est le métier affirment qu’on ne connaît pas une cause, ou qu’une substance est sans risque dans la plupart des cas, il est pertinent de les écouter.

Cette introduction s’étant étirée en longueur, je retrouve mon lecteur la semaine prochaine pour lister avec lui tous ces facteurs qui ne causent toujours pas l’autisme. 



[1]https://www.ipsos.com/fr-fr/69-des-francais-considerent-que-la-science-constitue-la-principale-reponse-aux-grands-enjeux Bien que 69 % des Français pensent que la science constitue la principale réponse aux grands enjeux contemporains, seuls 50 % disent bien comprendre les résultats des travaux scientifiques, 44 % considèrent que les scientifiques sont indépendants du gouvernement, et 49 % pensent qu’on peut faire confiance aux scientifiques pour dire la vérité si certaines de leurs recherches impactent négativement la santé du public.

       Pire, 51 % des Français considèrent qu’un scientifique spécialisé dans un sujet et démontrant qu’un fait est vrai ou faux a moins de valeur que leur expérience personnelle.

 

[2]Je comprends les personnes qui préfèreraient que leur proche ne soit pas autiste, ou qui aimeraient éviter à d’autres les épreuves qu’ils traversent liées à l’autisme, et en même temps, je me sens toujours perplexe quand je lis ce genre de sentiments. Voir des tiers souhaiter qu’il y ait moins de gens comme moi dans le monde m’attriste un peu, je dois l’admettre, même si ce n’est bien sûr pas dirigé contre moi personnellement.

 

[3]Une affirmation qui tournait déjà en Europe dans les années 2000, ce que je trouve très cocasse parce que très peu de gens fêtaient Halloween dans ce contexte. Le fait que la rumeur soit une pure traduction, au sens linguistique, d’une rumeur américaine n’empêchait pas les gens de la partager.

 

Pour toute question sur nos articles de blog, contactez la rédactrice à : juliebouchonville@gmail.com


1 Kommentar
  • Bonjour,

    J’aimerais laisser un petit commentaire qui n’est pas en lien avec le suejt de l’article mais avec un point soulevé.
    Notons que bien que cela n’engage que moi, j’ose espérer que cet avis est suivi.

    Étant moi-même autiste et, de fait, enfant d’une mère “qui culpabilise”, j’aimerais indiquer que je doute qu’un enfant autiste en veuille à ses parents de l’avoir fait comme ça. Nous sommes et, biens ou parfaitement ratés, nous sommes quand même.

    Vous ne pouvez rien au fait que nous soyons ce que nous sommes. Ca n’entre pas en compte dans l’affection qu’on vous porte.
    L’idée ne m’avait jamais traversée l’esprit avant qu’elle ne m’en parle.
    Et je continuerai de ne pas même y porter le moindre intérêt autre que celui de déculpabiliser ma mère en lui disant que je n’y ai même jamais pensé.

    Athi am

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