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La misophonie

- Julie BOUCHONVILLE

La misophonie

Parfois simplement appelée « aversion au bruit » quand elle est en réalité un peu plus complexe, la misophonie pourrit la vie de pas mal de monde, autistes y compris. Mais de quoi s’agit-il, et peut-on la traiter ?

 

Comprendre la misophonie

C’est un trouble dont l’origine est un peu floue mais qui se caractérise par une réaction émotionnelle négative très intense suite à l’audition d’un bruit répétitif produit par autrui. Le plus souvent ce sont des bruits organiques comme la mastication ou le reniflement, mais cela peut aussi être des sons inorganiques comme le clic d’un stylo, les touches d’un clavier que l’on frappe ou un rythme que l’on tapote. La réaction émotionnelle est un général un mélange d’anxiété et de colère voire de dégoût, avec une sensation de perte de contrôle (la personne « subit le bruit », impuissante) et du ressentiment involontaire.

Détail intéressant : une majorité des personnes adultes en souffrant disent que ce sont surtout les bruits produits par les autres adultes qui les font réagir ; les enfants et les animaux produisant les mêmes sons ne donnent pas le même résultat.

 

Origine et comorbidités

Personne ne sait encore pour de bon d’où vient la misophonie. Une théorie proposée est que ce soit une forme de synesthésie, c’est à dire de confusion du cerveau entre un stimulus et son interprétation (par exemple les personnes qui considèrent que chaque nombre a une couleur). Dans le cas qui nous intéresse, le cerveau interpréterait un son comme une source d’émotion, et si on entend surtout parler de personnes mises en colère par certains bruits, c’est peut-être simplement que personne ne va aller expliquer à son médecin qu’un son le rend heureux sans raison.

Une autre théorie est qu’on pourrait considérer la misophonie comme faisant partie des TOC[1] ou du trouble anxieux généralisé.

Ses comorbidités, c’est à dire les autres trucs qui ont tendance à apparaître en même temps chez les personnes en souffrant, sont le syndrome de Tourette, les TOC, le trouble anxieux, les troubles du comportement alimentaire, la dépression, les troubles de l’attention, l’autisme, et quelques autres. Si je suis floue, que mon lecteur me pardonne : on commence seulement à effectuer des recherches sur ce trouble ennuyeux.

 

Que ressent la personne misophone ?

Il y a bien sûr la réaction immédiate lorsqu’elle entend le bruit qui la fait tiquer. Mais au-delà de ça, la misophonie peut impacter le quotidien de plusieurs manières. Il y a d’abord le ressentiment : il faut une sacrée dose de détachement pour pouvoir faire la distinction entre le dégoût que l’on ressent lorsque quelqu’un se racle la gorge, et le dégoût que l’on ressent pour cette personne. La misophonie peut de ce fait nuire au bon déroulement des relations interpersonnelles, que ce soit avec des collègues, des amis, dans le cercle familial ou même au sein d’un couple.

Lorsque la personne atteinte est un enfant, en particulier un enfant autiste qui a déjà l’habitude d’être assailli par ses sens, cela représente une difficulté en plus et peut générer de l’antagonisme de la part de ses proches, qui pensent que ses réactions disproportionnées sont « encore un autre problème ».

Quel que soit l’âge, la misophonie peut mener à de l’anxiété par anticipation : je sais qu’il y aura quelqu’un pour faire cliquer son stylo dans cette situation, donc je n’ai pas envie d’y aller, donc je suis d’autant plus anxieux lorsque l’évènement se présente, donc je suis déjà dans un état où la misophonie est susceptible d’être intense. Tout ceci peut mener à des comportements d’évitement[2] qui ne font, à terme, que renforcer l’aversion.

 

A tout ceci peut s’ajouter une bonne dose de honte et de mauvaise estime de soi : la personne sait que ce n’est « pas normal » d’avoir envie de renverser des tables chaque fois que quelqu’un tape au clavier et aimerait pouvoir se contrôler mais en est incapable. Elle répugne à en parler à quiconque pour éviter d’être perçue comme colérique, difficile ou trop sensible.

 

Traitement

Avant que mon lecteur misophone ne saute trop de joie, je me dois de le prévenir : il n’existe à ce jour pas de traitement reconnu.

Il existe néanmoins des stratégies pouvant aider. Avec l’aide d’un professionnel, par exemple un psychologue, il est possible de travailler sur les causes satellites et les comorbidités du trouble. On sait que la misophonie a tendance à empirer lorsqu’une personne est stressée ou fragilisée émotionnellement : on peut donc amenuiser les symptômes en travaillant sur cet axe.

Une autre piste possible est l’exposition graduelle aux bruits déclencheurs : en s’y livrant dans un environnement contrôlé et en restant consciente de ses émotions, la personne atteinte de misophonie peut peu à peu se détacher de sa réaction émotionnelle et retrouver une sensation de contrôle face aux bruits qui la dérangent.

Enfin, des bouchons d’oreille sélectifs sur les fréquences qu’ils filtrent peuvent aussi être intéressants : en permettant à l’utilisateur de suivre les conversations et d’être attentif à son environnement tout en atténuant les bruits, ils permettent de mettre un peu de distance entre soi et les sons ambiants.

 

Dans tous les cas, j’encourage mon lecteur misophone à en parler autour de lui, que ce soit avec ses proches ou son équipe médicale. Au plus ce trouble sera discuté, au plus il sera normalisé et étudié – et peut-être un jour guéri.

 

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[1]Troubles obsessionnels compulsifs

[2]« Un dîner ? Non, non, merci » ou « OK mais si je suis assis à côté de Liliane, je pars, vous êtes tous prévenus ».


3 commentaires
  • J’ai ressenti mes premiers troubles très jeune j’avais une sainte horreur de ma sœur qui se rongeait les ongles mon frère a suivi ce qui fait que je devais quitter la pièce où nous regardions tous la télévision car je n’en pouvais plus au plus je lui disais d’arrêter et au plus elle continuait j’avoue je la détestais je me rends compte aujourd’hui que beaucoup de ces petits bruits peuvent me gâcher la vie je suis déjà en dépression je ne supporte pas les gens qui traînent les pieds surtout les femmes et le tapotement du clavier c’est une horreur par contre quelqu’un qui mange en faisant du bruit ne me dérange pas mais le machouillement de chewing-gum je déteste quelqu’un qui claque son stylo cela me crispe bref je découvre sur E=m6 que c’est une maladie

    Przibilski le
  • Merci pour ses nombreuses infos veridics sur moi meme et ma conjoite! Merci encore

    M goulet A simard le
  • Merci pour cette info qui explique GRANDEMENT les comportement de moi et ma conjointe !! Tout concorde’! Merci encore xxX

    (M goulet () a simard( le

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