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La théorie de la cohérence centrale et l’autisme - Partie 1

- Julie BOUCHONVILLE

La théorie de la cohérence centrale et l’autisme - Partie 1

Si quelqu’un a déjà suggéré que mon lecteur avait une faible cohérence centrale, et que ce dernier s’est trouvé perplexe, car ne sachant pas s’il lui fallait être insulté ou non, alors cet article est pour lui. Il est aussi pour celles et ceux qui n’ont jamais entendu parler du concept mais sont désormais, grâce à mon approche de qualité, dévorés par la curiosité.

 

Qu’est-ce que la cohérence centrale ?

Mise en situation

Imaginons Ananas, à qui son psy décide de lui montrer un dessin de bateau simplifié. À côté du dessin se trouve une série de tracés plus simples : un triangle, un ovale, une longue ligne droite, etc. Le psy demande à Ananas si elle parvient à retrouver ces formes simples dans le dessin du bateau, c’est-à-dire, si elle parvient à identifier les éléments constitutifs du dessin de bateau. Ananas, bien sûr, y parvient.

Imaginons à présent Ananas, à qui sa sœur Mangue lui annonce qu’elles vont devoir se mettre en route pour aller « en ville » dans quelques instants. Ananas est confuse, n’ayant pas prévu d’aller « en ville » mais bien au cinéma, et s’agace immédiatement : elle fait remarquer à sa sœur qu’il n’est pas très sympa de changer les plans à la dernière minute sans prévenir les autres partis impliqués, et qu’elle n’est même pas sûre d’avoir envie d’aller en ville alors qu’elle a passé toute la journée d’hier à se réjouir d’aller au cinéma. Mangue s’agace à son tour, expliquant qu’elle voulait bien parler du cinéma, qui se situe centre-ville, et se lamentant qu’Ananas se focalise toujours sur les détails quand ils ne sont pour Mangue qu’une façon de parler.

 

Mon lecteur se retrouve-t-il dans l’un de ces exemples ? Si oui, il se peut qu’il ait une faible cohérence centrale.

 

Définition

La théorie de la cohérence centrale[1], ou de la faible cohérence centrale, est une théorie selon laquelle la plupart des phénomènes que nous associons à l’autisme sont dus à une faible capacité à avoir une vue d’ensemble, et une haute capacité à voir en détail. En très simple, c’est une théorie qui dit que les autistes agissent de la manière qu’on connaît parce que leur cerveau est doué pour voir les arbres, et plutôt mauvais pour voir la forêt.

 

Critiques

Autant le dire tout de suite, cette théorie, mise en avant par Uta Frith, ne fait pas l’unanimité. Si certains aspects de l’autisme, comme nous allons l’aborder en détail, se conforment à la théorie, ce n’est pas le cas pour tous les autistes ou même toutes les facettes de l’autisme. Le clou majeur dans le cercueil de cette théorie est qu’elle suppose qu’un comportement observable — l’intérêt des personnes autistes pour les détails et leurs bons scores dans certaines tâches nécessitant de prêter attention aux parties constituantes des structures — est le reflet d’un processus neurologique, et propose que ce processus soit la cause d’autres comportements. Dans les faits[2], même si certains autistes aiment les détails et sont effectivement bons pour retrouver des formes géométriques dans les dessins qu’ils observent, leur traitement de l’information n’en est pas moins holistique[3].

 

Les autistes ont-ils une faible cohérence centrale ?

Si par là on veut dire, « les autistes sont-ils bons pour voir les composants d’un tout et se concentrer sur des détails sans forcément bien manipuler la notion de contexte ? », la réponse est bien sûr que ça dépend, mais plutôt oui. Au risque de créer un paradoxe, c’est ici surtout le contexte qui joue un rôle. Certaines tâches font ressortir cet aspect de l’autisme, typiquement retrouver des formes simples incluses dans un dessin plus complexe[4] est un exercice auquel nous sommes plutôt bons. D’autres aspects peuvent s’expliquer autrement : un esprit littéral, très attaché au sens des mots, peut être interprété comme une tendance à faire attention aux détails plutôt qu’au contexte, ou alors c’est un souci d’exactitude, ou le résultat de plusieurs années à subir des reproches de la part d’un entourage peu compréhensif, ou le reflet d’un vocabulaire riche, ou un manque de théorie de l’esprit qui mène à de l’incompréhension, etc.

Il est difficile d’affirmer que certains facteurs neurologiques existent sur base d’une observation comportementale.

 

La semaine prochaine, nous nous intéresserons aux facettes spécifiquement neurologiques de la question.

 

[1]https://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_de_la_faible_coh%C3%A9rence_centrale

[2]https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1469-7610.00433

[3]Je détaillerai plus-avant mais, en gros, une approche holistique de l’information implique de commencer par une vue d’ensemble, puis d’aller vers le détail, et non l’inverse, commencer par le détail et élargir éventuellement à la vue d’ensemble.

[4]En cherchant sur Google soit « embeded figure test », soit « test des figure embrouillées/emboîtées », mon lecteur devrait trouver plusieurs exemples.


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