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Autisme et langue des signes, partie 2

- Julie BOUCHONVILLE

Autisme et langue des signes, partie 2

La semaine dernière, nous avons abordé les questions de l’autisme non-verbal et des alternatives qui existent à la parole orale. Aujourd’hui, penchons-nous plus en détail sur les questions spécifiques à la langue des signes française, ou LSF, et sa pertinence pour un public autiste.

 

Qui peut apprendre la langue des signes ?

Si elle est la langue naturelle des sourds, elle reste néanmoins accessible, tant du point de vue de la capacité que de celui de la permission, aux entendants. La LSF est un outil de communication fermement ancré dans la culture sourde, mais ouvert à tous ceux et celles qui désirent l’apprendre.

 

Où se former à la LSF ?

De nombreux organismes de formation, en ligne, en présentiel ou selon des modalités mixtes, existent, proposant des cours généraux, des formations plus rapides sur des sujets donnés, etc. L’offre est assez diversifiée, plusieurs gammes de prix existent et le plus simple pour mon lecteur reste d’effectuer une recherche incluant un élément géographique, pour voir quelles sont les options qui conviendraient le mieux à sa situation personnelle. Je l’encourage néanmoins à privilégier, autant que possible, un professionnel sourd, dont la LSF serait la langue maternelle.

 

N.B. L’association Autisignes travaille précisément à rendre la LSF plus accessible aux personnes autistes et sourdes ou autistes et signantes ainsi qu’à leurs familles.

 

N’est-ce pas du gâchis que d’apprendre une langue gestuelle à une personne entendante ?

Imaginons Ananas, un enfant autiste et entendant qui, à 5 ans révolus, ne manifeste pas une quelconque volonté de se mettre à parler avec sa bouche. La langue des signes pourrait sembler attirante pour sa famille, qui brûle de communiquer efficacement avec lui, mais ne serait-ce pas gaspiller son audition ou en faire fi, que de privilégier une langue gestuelle ?

Non, d’abord, car ses interlocuteurs ne vont pas eux-mêmes devenir muets. Lorsque l’on signe avec un enfant entendant, il est généralement encouragé de manifester le sens des mots de trois manières : en disant le mot, en le signant, et en pointant son sens. (Par exemple, dire « eau », signer « eau », et pointer le verre d’eau.)

Ensuite, parce que l’audition d’Ananas continuera d’être stimulée par tous les bruits environnants : musique, jouets bruyants, conversations alentour, bruit du quotidien, etc.

Apprendre la LSF à un entendant ne le rend pas sourd, son audition n’est pas jetée à la poubelle.

 

À partir de quel âge un enfant autiste peut-il apprendre la LSF ?

Comme toutes les langues, l’on peut commencer dès la naissance. De même, dans l’autre direction, il n’est jamais trop tard pour apprendre une nouvelle langue. De la même manière qu’un jeune enfant peut avoir des difficultés à articuler lorsqu’il n’a pas encore un bon contrôle sur les muscles de sa bouche, les signes sont imprécis chez le tout-petit, mais généralement compréhensibles avec de l’habitude.

 

Apprendre la LSF ralentit-il l’apprentissage de la langue orale chez l’enfant autiste ?

C’est une question qui ressurgit de temps à autre, le plus souvent concernant les enfants entendants à qui l’on apprend à signer, mais aussi les enfants sourds que l’on désire appareiller et élever dans un milieu entendant.

Plus largement, la question des familles polyglottes et de l’impact de cette diversité de langues sur l’acquisition de la parole chez leurs enfants est assez répandue.

 

Globalement, on peut répondre à ces inquiétudes que non, l’apprentissage d’une seconde langue ne ralentit pas l’acquisition du langage[1], que l’enfant progresse à un rythme dit normal ou qu’il montre déjà un retard d’acquisition[2]. Lorsqu’il s’agit d’une langue gestuelle, ce n’est pas différent[3].

 

La LSF convient-elle bien aux autistes ?

Dans l’absolu, oui.

– La pensée plutôt visuelle de nombreux autistes s’accommode bien d’une langue dont les mots sont des configurations en 3D dans l’espace

– La structure de la grammaire, insistant sur la situation d’une information dans le temps et l’espace et commençant en général par les éléments les plus significatifs de la phrase, limite les confusions

– La nécessité de balayer régulièrement un interlocuteur des yeux évite de devoir maintenir un contact visuel trop rigide

– La façon de décrire les choses et les personnes en LSF, très directe, correspond bien au niveau de tact de la personne autiste lambda

– La langue étant déjà imagée, elle est plus pauvre en façons de parler démesurées qui peuvent amener de la confusion lorsqu’une personne autiste les interprète littéralement. Elle n’en est pas exempte, et d’autres formes d’exagérations existent, mais pour donner un exemple, on ne dira pas en LSF « j’ai attendu une heure au guichet de la poste » si l’on veut dire « de longues minutes ». On signera plutôt « j’ai attendu minutes minutes minutes » avec une expression de patience rudement éprouvée. Ces specificités peuvent donner une impression de compréhension plus aisée.

– L’on peut parler sans faire de bruit, un net gain pour de nombreux autistes sensibles aux bruits.

 

Espérant avoir fourni, avec cet article, une piste intéressante à explorer, je laisse là mon lecteur. 

Pour toute question sur nos articles de blog, contactez la rédactrice à : juliebouchonville@gmail.com


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