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Dyspraxie : le drame des mains en carton

- Julie BOUCHONVILLE

Dyspraxie : le drame des mains en carton

La dyspraxie est un trouble de la coordination qui se traduit entre autres par une difficulté à automatiser certains gestes. Elle provient sans doute d’une mauvaise communication entre le corps et le cerveau. Son résultat est une personne qui semble maladroite, a une démarche étrange ou danse remarquablement mal. Quel rapport avec l’autisme ? Comment déterminer si l’on est dyspraxique ? Et peut-être plus important, peut-on y faire quelque chose ?

 Retrouvez ici nos objets dans la catégorie "Dispraxie".

Qu’est-ce que la dyspraxie au juste ?

C’est un trouble neurologique qui est présent dès la naissance – même s’il ne se remarque souvent que plus tard. Il impacte la planification et la coordination des gestes, que ce soient les mouvements du corps, l’utilisation d’outils, l’articulation des mots, le suivi de mouvements avec les yeux, etc. La personne qui en souffre aura également du mal à se situer dans l’espace et donc à suivre un plan, un patron ou un schéma de construction, à assembler un puzzle ou à utiliser un miroir, etc.

Les muscles et les nerfs de la personne concernée ne sont pas paralysés ou endommagés : c’est la communication avec le cerveau qui se fait mal. Les causes de cette mauvaise communication ne sont pas très bien connues. Parfois elle peut être liée à une lésion du cerveau, par exemple due à un traumatisme crânien ou un manque d’oxygénation, et parfois on ne sait juste pas d’où elle sort.

Le fait d’être né prématuré ou au cours d’un accouchement difficile augmente les probabilités de dyspraxie, de même que le fait d’être autiste.

 

A quoi ressemble une personne dyspraxique ?

D’abord, recommandations d’usage, toutes les personnes dyspraxiques ne sont pas identiques. Selon la gravité du trouble et les méthodes mises en place pour compenser, la dyspraxie peut sauter aux yeux ou être très discrète. Ceci étant dit, certains traits vont se retrouver chez tous ceux qui en souffrent.

D’abord, comme mentionné plus haut, une certaine maladresse. Si les joueurs de tennis débutants peuvent donner l’impression de jouer avec une raquette trouée, les personnes dyspraxiques vivent avec cette notion au quotidien et pas que sur le terrain. Objets qu’on lâche, couteaux qui dérapent, pinceaux qui refusent de faire ce qu’on leur demande[1] et fautes de frappe abjectes sont courants. J’appelle cet aspect du problème les « mains en carton », même si bien sûr cela ne s’applique pas qu’aux mains.
Les personnes dyspraxiques ont un moins bon sens de l’équilibre, elles peuvent trébucher plus souvent que la plupart des gens, parfois même s’emmêler les pieds alors qu’elles marchent sur une surface plate, et avoir plus de mal dans les situations requérant d’adapter sa perception de l’espace : marcher avec des hauts talons, faire du vélo ou du patin à glace, etc. Se repérer dans l’espace étant plus difficile pour elles, elles peuvent avoir du mal à distinguer la droite de la gauche même à l’âge adulte et se montrer plus volontiers ambidextres pour certaines tâches[2].

Apprendre des séquences de mouvements est également plus difficile, comme mon professeur d’arts martiaux pourra en témoigner au moins dans mon cas personnel. De manière plus discrète, cela peut aussi se traduire par une personne ayant un peu de mal à mastiquer correctement ou à boire sans se renverser de l’eau dessus.

 

Le contrôle moteur et donc la dyspraxie sont aussi liés, comme mentionné plus haut, à la parole orale. Les dyspraxiques pourront faire l’acquisition de ce talent plus tardivement ou avoir une articulation un peu fantaisiste. On voit ici que la dyspraxie pourra « cacher son jeu » car une personne dont on remarquerait qu’elle a un peu de mal à parler avec sa bouche et pour écrire à la main pourrait passer pour dyslexique, alors que ce n’est pas là la racine du problème[3].

 

C’est cool, mais quel rapport avec l’autisme ?

Un plutôt gros rapport parce que bien qu’on ne sache pas pourquoi, la dyspraxie est nettement plus répandue chez les personnes autistes que chez les non-autistes. Une étude britannique[4] menée sur un échantillon de 2871 adultes autistes et 10706 non-autistes a évalué que 6,9 % des autistes étaient atteints de dyspraxie, contre 0,8 % des non-autistes. Plus intéressant encore, les non-autistes qui étaient effectivement dyspraxiques avaient des scores d’empathie plus bas que la moyenne, et un score de quotient de spectre autistique[5] plus élevé que la moyenne. Cela rejoint une autre étude de l’université du Texas[6] qui elle suggérait qu’au plus une personne autiste a des difficultés de communication et de relations sociales, au plus sa dyspraxie est prononcée.

Je saute sans doute sur les conclusions, mais je serais tentée de dire que ces résultats suggèrent que les mécanismes à la source de la dyspraxie et ceux à la source de l’autisme sont liés.

 

Je suis dyspraxique. Suis-je condamné à le rester ?

Oui et non. On ne guérit pas de la dyspraxie, donc en un sens, oui, une personne dyspraxique va le rester. Ceci étant dit, on peut vivre une vie normale – quoi que « normal » veuille dire – tout en étant dyspraxique, en mettant en place des stratégies d’adaptation (grâce à certains objets par exemple). Parfois, ces stratégies contournent le problème : par exemple une personne qui a beaucoup de mal à écrire à la main peut prendre l’habitude d’écrire sur un clavier.

Parfois ces stratégies prennent le parti inverse et se basent plutôt sur un apprentissage adapté de la compétence que l’on cherche à acquérir. Décider quelle est la meilleure voie à suivre dépend de chacun, de sa situation et de ses besoins personnels.

 

Conclusion

Bien que la dyspraxie puisse parfois sembler insurmontable, avec suffisamment d’acharnement il est possible d’arriver à maîtriser des tâches complexes comme jouer d’un instrument de musique, rouler à vélo, manger avec des baguettes ou pratiquer le ski de fond. Les personnes dyspraxiques ne seront pas toujours les meilleures dans ces domaines ou les plus gracieuses, mais c’est le genre de choses avec lequel la plupart d’entre nous doit vivre.

 

[1]Pareil pour les stylos, et les personnes dyspraxiques ont souvent une écriture manuscrite moins lisible que leurs pairs ne souffrant pas de ce trouble.

[2]Bien qu’aucune étude n’ait à ma connaissance été faite sur le sujet, il me semble logique que ceux qui souffrent de dyspraxie aient plus de mal à apprendre à conduire que ceux qui n’ont pas ce problème. J’encourage mon lecteur à témoigner en commentaire s’il a une anecdote pertinente !

[3]Dans les faits, on sait aussi qu’une personne avec un trouble neurologique « dys- » (dyspraxie, dyscalculie, dysgraphie, …) est plus susceptible de cumuler avec un second qu’une personne n’en ayant aucun, donc il n’est pas du tout impossible d’être dyspraxique et dyslexique.

[4]https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5123360/

[5]Le quotient de spectre autistique est un outil de dépistage utilisé pour évaluer à quel point une personne tend vers le « neurotype autiste ».

[6]https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17880641/


2 commentaires
  • j’ai une petite anecdote de conduite ‘^^
    je suis dyspraxique, un jour de conduite accompagnée avec ma mère, j’ai caler parce que j’ai mal gérer la pédale. j’ai tout lâchée de stresse, et a moitié laissé rouler la voiture dans le ravin ‘^^
    bon a l’époque c’était pas drôle, maintenant j’en rigole, et je gère beaucoup mieux ce genre de problème _

    gros bisous a tout le monde, avec du temps et de la pratique, on peut tout faire ;-)

    Solène le
  • Merci Julie pour cet article. Je n’avais pas fais le rapprochement de la dyspraxie, autisme (les deux pour moi) et le faite que j’ai mis du temps à apprendre à faire du vélo.Au grand désespoir du voisin qui m’apprenait et que je rentrai toujours dans sa voiture en stationnement. A 16 ans j’y suis enfin arrivée.

    ceresoli le

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